18ème Festival acoustique en Charente, du 24 juillet au 12 août 2018

vendredi 5 août 2016

Soyaux pas désert



Pardonnez l'auteur de cette chronique de son retard à l'écriture. Les soirées s'enchaînent et la fatigue commence un peu à se faire sentir pour l'équipe de la Guinguette.
Mardi soir, à Soyaux, c'était la première date du sentier magique qui associe cette année Les Passes Tressées, le saxophoniste Guillaume Schmidt, et les Fils du Poissonnier.
C'est toujours un moment délicat que cette première, où trois spectacles créés séparément doivent venir s'articuler et créer une dynamique commune.
Mardi, donc, la journée a commencé par un atelier d'initiation au jonglage donné par Gaëlle et Clément au Centre Gulliver.

C'est avec joie que nous avons vu, le soir, les enfants venir au spectacle accompagnés de leur famille.
A l'heure du spectacle, pas moins de 250 personnes, dont bon nombre de gens du quartier, se sont rassemblées sur le parvis de Soëlys. Le parcours a mis à profit les esplanades alentour.



















La Charente Libre nous a fait l'honneur d'un très bel article sur les fils du poissonnier.

Musique

Les Fils du poissonnier haranguent la Charente

Les Fils du poissonnier haranguent la CharentePar , publié le , modifié .

Jusqu’à dimanche, ils sillonnent la Charente avec la Guinguette buissonnière. Musique légère et textes drôles. Rencontre avec l’équipage des Fils du poissonnier.

Ils s’appellent Les Fils du poissonniers mais ils ne sont pas marins. Les trois Périgordins usent de mots, d’instruments et de leurs voix pour captiver le public. Casquettes, débardeurs rayés et bottes en caoutchouc, le trio rigolo allie musicalité et humour. Christophe Duvernet à l’accordéon, Patou Bernard à la contrebasse et Jean-Louis Chadufau à la petite batterie tournent en Charente, avec la Guinguette buissonnière. Après Soyaux en ouverture mardi soir, ils sévissent jusqu’à dimanche à Saint-Michel, La Couronne, Graves, Saint-Simon et Montbron.
Pourquoi Les Fils du poissonnier alors que vous êtes de Dordogne?
Patou Bernard. Le poissonnier, ce n’est pas forcément celui qui habite au bord de la mer. C’est la personne qui achète le poisson au marin pêcheur et qui le revend après sur le marché. Ce nom c’est aussi un prétexte. Les poissonniers haranguent facilement et ont de l’humour. Le poissonnier peut dire beaucoup de choses et on ne lui en veut pas. C’est son côté clown qu’on a retenu. On peut donc parler de tout. De la société, d’amour, de métiers, de politique. On n’en veut pas au poissonnier. Il ouvre sa gueule comme ça, ce n’est pas quelqu’un de méchant. Mais il a un regard acéré sur ce qui se passe autour de lui.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Patou Bernard. On joue ensemble depuis 20 ans. Avec Chadufau, on se connaît depuis 1983. Lorsque notre accordéoniste est décédé, Christophe nous a rejoints. On a eu beaucoup d’expériences ensemble, et dans d’autres domaines comme le jazz.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Patou Bernard. Les filles [rires]. Dans nos chansons on parle de gens, de métiers un peu particuliers: les prostituées, les coiffeurs. On aime bien aussi les chanteurs oubliés, on les fait revivre à notre manière. Souvent on nous dit que ça ressemble à du Boby Lapointe, Les Frères Jacques, ou qu’on a le côté groove d’André Minvielle. C’est peut-être dans la couleur musicale et dans le ton. Humoristique et décalé.
Comment définiriez-vous votre style de musique ?
Christophe Duvernet. Résolument épuré, minimaliste et basé sur les vocaux. C’est un peu jazz, groove. C’est assez difficile de se définir. Nous utilisons des instruments qui répondent à cette volonté minimaliste et acoustique. Un accordéon qui porte les harmonies, une batterie très sommaire et un instrument à corde. C’est un manche à balai et une poubelle renversée reliés par une corde élastique. On l’appelle la contre-bassine. ça donne un son grave mais jamais dramatique. On utilise aussi l’ukulélé et une guitare. Pour les voix, nous sommes tous les trois chanteurs et on chante drôlement bien [rire]. Chaque arrangement est fait de manière économique. C’est une musique qu’on a besoin de voir avant d’écouter. Il y a toute une mise en scène, des costumes de marin, des casquettes, des mimiques. Lorsque les gens réécoutent le CD, ils se rappellent de tout ça.
Quels thèmes abordez-vous dans vos chansons ?
Patou Bernard. Nous avons des chansons plutôt humoristiques et satiriques. C’est jamais méchant mais ça tire à bout portant sur tout ce qui passe quand même. Dans notre premier album, on a une chanson intitulée "Il y a tous les jours des prospectus". Quand on va à sa boîte à malus (parce qu’il y a des factures dedans) on y trouve des trucs qu’on vend pas cher mais dont on n’a pas besoin en réalité. On n’est pas écolos mais on demande aux gens de mettre des "Stop pub" sur leurs boîtes aux lettres. On parle aussi de malbouffe, d’amour… Et tout cela sur le ton de l’humour parce que ça permet de dire les choses avec un clin d’oeil.
Comment vous écrivez vos textes ?
Patou Bernard. C’est assez collégial. Il y a des chansons qu’on écrit nous-mêmes et quand on a des pannes sèches, il y a pas mal d’auteurs et d’humoristes autour de nous qui nous aident. Je pense par exemple à Bernard Blancan, Wally ou Marianne James.
Votre musique est assez décalée... Qu’est-ce qui séduit le public ?
Patou Bernard. C’est adressé à tout public. Les enfants comme les adultes. Le fait qu’on soit décalés c’est justement ça qui plaît. ça ne nous empêche pas d’être programmés sur France Bleu. On est aussi invités dans des festivals d’humour, de théâtre et de chanson. Chacun de nous a une expérience dans d’autres domaines artistiques, ça nous permet de proposer des choses originales.
C’est la deuxième fois que vous êtes programmés à la Guinguette buissonnière. Est-ce que vous allez pêcher au bord de la Charente ?
Patou Bernard. [Rires] On va manger du poisson ! On habite Périgueux et Brive donc venir en Charente ça ne nous fait pas loin. On a une journée off et on ne joue que les après-midi donc on a le temps de faire un peu le tour dans la ville, et d’aller dans quelques bars.

Les dates
>> Les Fils du poissonnier: ce soir à 18h30 à Saint-Michel (logis de Chantoiseau), demain vendredi à 21h à La Couronne, (moulin de La Courade). Gratuit. Samedi à Graves (18h30) et Saint-Simon (19h30) 2 €. Dimanche, 17h à Montbron (théâtre de verdure), 3€.